Vincent va-t-il mourir ?

De mémoire de spectateur, il y avait longtemps qu’on n’avait pas assisté à une séance où quelques personnes quittaient la salle avant la fin du film. Ca doit remonter à ‘Irréversible’ de Gaspar Noé. Sans être aussi extrême, ‘Vincent doit mourir‘ met cependant les spectateurs à rude épreuve en racontant le calvaire que traverse son personnage principal. Vincent est employé dans une petite entreprise de pointe où il modélise des intérieurs. C’est un homme banal, sans histoire, peut-être un peu médiocre. Soudainement, le monde bascule : des gens l’agressent sans aucune raison ! Ils sont comme possédés par une force invisible qui les pousse à vouloir le frapper. Les agressions se succèdent si bien que Vincent doit quitter la ville pour sauver sa peau…

Vincent doit mourir‘ est un film qui rejoint d’autres productions françaises actuelles redonnant du sang neuf au cinéma de genre de chez nous. Mais contrairement à d’autres cinéastes de cette génération, Stephan Castang n’essaie pas de jouer les premiers de la classe en étalant ses références (style ‘Titane’) ou en s’efforçant de bien cocher toutes les bonnes cases de l’air du temps (comme ‘Acide’). Ici, le réalisateur colle à son personnage principal qu’incarne parfaitement Karim Leklou. Il le suit dans son quotidien qui bascule dans le cauchemar lorsque Vincent ne peut plus regarder quiconque dans les yeux sans risquer de déclencher une rage meurtrière. Une sorte de virus invisible se répand sur le monde, changeant hommes ou femmes, jeunes ou vieux en furies. Vincent évoluait jusqu’alors dans un domaine à la pointe des nouvelles technologies et de la communication, le voici isolé et face à la barbarie. Pas de doute, Stephan Castang à parfaitement compris le cinéma de George Romero et celui de John Carpenter, que ce soit dans l’économie de moyens et dans la recherche d’efficacité. Mais son film, comme dit plus haut, n’est pas celui d’un bon étudiant en cinéma qui vient rendre hommage à ses classiques (même si les références sont bien présentes dans le scénario). Car il sait donner de la chair à ses personnages, les rendre attachants bien qu’ils n’aient rien de séduisant au premier abord. Ainsi, si Karim Leklou n’a pas un visage beau, il a pour lui une gueule de cinéma lui permettant de jouer avec justesse le douloureux chemin de croix que traverse Vincent. Même chose pour Vimala Pons, une actrice talentueuse mais qui ne colle pas aux canons de beauté de beaucoup de comédiennes, avec sa petite voix d’enfant dans un corps d’adulte. Ce petit décalage étrange enrichit son jeu et donne un caractère authentique à Margaux, la serveuse qui croise la route de Vincent. L’histoire de ‘Vincent doit mourir‘ réveille pas mal de choses chez les spectateurs avec ce virus invisible qui vous oblige à vous isoler, tout le monde peut être infecté et il n’y a plus de bons ou mauvais. Les repères de la société sautent. La violence peut surgir brusquement, avec sauvagerie. Pas de doute, Stephan Castang est en prise moins avec l’actualité la plus brûlante qu’avec l’ambiance de notre époque. Si son film n’est pas aussi épouvantable, comme on peut l’imaginer, qu’un certain montage d’images authentiques qu’ont pu visionner certains journalistes et parlementaires tout récemment, il vous remue et vous travaille en quittant la salle. Si le genre se rattache au fantastique, le style se veut réaliste et authentique. Et puis le réalisateur et ses scénaristes ont l’idée formidable de ne pas révéler l’origine de cette épidémie de folie meurtrière, tout comme le fit Romero avec ses zombies. Le mystère reste entier et participe à l’attachement qu’on ressent pour ce petit film. Nous sommes là dans du bon cinéma horrifique et qui s’inscrit parfaitement dans le contexte français. Voici un réalisateur qu’il va falloir surveiller de prêt, en espérant qu’il puisse évoluer sans être bouffé par le système (une palme d’or…). Après une présentation à Cannes (Semaine de la Critique), puis à l’Etrange Festival, ‘Vincent doit mourir‘ vient de sortir en salle et est interdit aux moins de 12 ans.

« Le nouveau puritanisme de gauche m’emmerde »

Pas mieux et merci !

Dans une interview récente, le réalisateur Christophe Gans se lâche sur l’idéologie « woke » et ses dégâts dans la pop culture. Un mouvement venu des USA et largement répandu dans les milieux culturels partout en Occident. Notamment en France, comme on peut le constater. Nouvelle forme de puritanisme (de droite ou de gauche, peu importe)… et outil marketing très efficace semble-t-il, mais qui commence a se craqueler de l’intérieur en plus de rencontrer une forte hostilité.

Gans prépare le tournage imminent d’un nouveau film ‘Silent Hill‘. Il en parle un peu dans cet entretien filmé par MaG-movie and game :

Cinéma de l’imaginaire, cinéma fantastique français, culture et contre-culture. Voici une masterclass passionnante du récent Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (2022), où Christophe Gans s’entretien avec Jean-François Rauger, directeur de la programmation de la Cinémathèque Française :

Les nuits de Soho et les pièges du passé

Le passé est riche d’enseignements. Mais lorsqu’il devient un refuge systématique pour fuir le présent, les choses peuvent vite se gâter. C’est ce que va découvrir Eloise (Thomasin McKenzie), jeune étudiante aux grands yeux qui débarque à Londres pour devenir styliste de mode. Les lumières des grandes villes sont propices aux rêves, mais ce sont aussi des pièges pour les papillons imprudents qui risquent de s’y brûler les ailes. A la lutte des classes s’ajoute la lutte des places. Beaucoup sont prêts à tout pour « réussir ». La grand-mère d’Eloise l’a bien mise en garde. Car la jeune femme est hantée par la figure de sa mère, suicidée lorsqu’elle n’avait que sept ans. Cette fragilité fait d’Elie un être hyper-sensible, qui sent des présences surnaturelles et une nuit, lorsqu’elle sombre dans le sommeil, elle se retrouve dans les rues de Londres dans les années ’60 et suit les pas de la belle et ambitieuse Sandie (Anya Taylor-Joy). Et si ce n’était pas qu’un rêve ? Quel est le prix à payer lorsqu’on traverse le miroir du réel ?

Le réalisateur Edgar Wright a amplement eu raison de tourner le dos à Disney/Marvel pour venir se ressourcer, chez lui, en Angleterre, et proposer une fascinante plongée dans les rues de Soho. ‘Last Night in Soho‘ est une déclaration d’amour à une ville, Londres. C’est aussi un hommage somptueux à la musique, à la mode et au cinéma des années 1960. C’est aussi une réflexion sur l’attrait des grandes villes, sur le monde de la nuit et celui du spectacle où les sourires pleins de dents peuvent être aussi tranchants que les lames d’un giallo. Le film nous interroge sur la nostalgie. Il porte enfin un regard très intéressant sur la place des femmes dans le monde du spectacle, sans tomber dans les travers de l’air du temps. En effet, Thomasin McKenzie et Anya Taylor-Joy (fabuleuses !) donnent corps à des personnages présentés avec des nuances ; « ni tous des porcs, ni toutes des pures » pour reprendre la formule d’un livre de Brigitte Lahaie (‘Le bûcher des sexes’). Tout cela en faisant appel au fantastique et à l’épouvante.

Sur un grand écran, ‘Last Night in Soho‘ est un régal visuel avec ses cadrages, ses jeux de miroirs et ses lumières saturées. La caméra joue avec les reflets pour mieux dénoncer la nature trompeuse des apparences colorées et séduisantes. Le film mélange de nouveaux visages au talent prometteur à de grands noms du cinéma britannique tels que Diana Rigg (disparue l’an dernier) et Terence Stamp. De par sa mise en scène très travaillée et sa réflexion sur son art, Edgar Wright se rapproche du ‘Mulholland Drive’ de David Lynch. En laissant la porte ouverte à l’ambiguïté dans ces portraits de femmes, on pense au ‘Benedetta’ de Paul Verhoeven. Quand aux couleurs des néons qui habillent les nuits de Soho, impossible de ne pas songer au cinéma italien et plus particulièrement à Mario Bava et à Dario Argento. Il ne fait aucun doute qu’on tient là un des meilleurs films de l’année.

Pour terminer, un mot sur la musique du film qui a droit à deux éditions distinctes. La première est consacrée à la partition signée Steven Price (‘Gravity’), tandis que la seconde (magnifique illustration en tête de l’article) rassemble les chansons du film où se côtoient des hits des années ’60, et d’autres plus proches de nous comme le ‘Happy house’ de Siouxsie and the Banshees et trois titres chantés par l’actrice Anya Taylor-Joy. Ces deux éditons sont disponibles sur les plateformes de téléchargement et en deux doubles vinyles édités par Mondo.

Lectures d’été 2018

Mathilda May - V.O.

     En parcourant le rayon cinéma d’une librairie, qu’est-ce qui attire l’attention d’un futur lecteur/client ? Les ouvrages mis en avant par l’actualité littéraire, certes, mais pas sûr qu’ils retiennent l’attention. Il y a la curiosité et quelque chose d’invisible, qui semble vous lancer un signal. C’est le cas de ‘V.O.‘ de Mathilda May (éditions Plon). Pas l’actrice française la plus connue, mais le fan de cinéma fantastique n’a pas oublié la découverte du film ‘Lifeforce-l’étoile du mal‘ (1985) de Tobe Hooper où elle tenait le premier rôle, celui d’une vampire de l’espace évoluant le plus souvent totalement nue. On se souvient évidemment de ce célèbre portrait en noir et blanc, par la photographe Bettina Rheims, où Mathilda May rayonne d’une beauté stupéfiante. Comme elle le reconnait elle-même, elle n’a pas fait de films particulièrement marquants (pour le grand public du moins). On pourrait citer de tête un ou deux Chabrol, ‘Nemo’, ‘La Passerelle’… des films qui datent un peu et pas revus depuis un bon moment. Et pourtant cette autobiographie se révèle absolument passionnante (il faut savoir se fier à son intuition). Les récits à la première personne ne manquent pas, mais ici la lecture est non seulement agréable (une auteure est bien présente), elle est surtout une invitation à pénétrer l’envers du décor du monde du spectacle sous la forme d’un témoignage avec une véritable réflexion. On lit ainsi le parcours d’une jeune fille issue de la danse et déboulant brusquement dans le cinéma français et international (choix d’un nom d’artiste), confrontée à une célébrité soudaine sans y être préparée, avec la pression du regard des autres, l’image médiatique qui vous échappe, l’admiration des fans, le jugement des gens du métier… et la demande qui se raréfie en prenant de l’âge. Ces réalités de l’industrie du spectacle (pourquoi tel ou telle artiste devient plus rare ou disparait complètement ?), le public les connait plus ou moins. Ce témoignage se distingue de beaucoup d’autres en ne sombrant pas dans l’amertume ou le règlement de compte, mais par une analyse et un gros travail sur soi que l’on sent à la lecture (« Quand on ne s’aime pas, on ne s’aime pas, c’est tout. L’estime de soi, ce n’est pas votre apparence qui vous la donne. ») et qui touche le lecteur par sa sincérité, son humanisme, et par un humour et un sens de l’autodérision irrésistibles. Exemple : une séance de signatures où débarque un geek chargé de photos d’elle dénudée de l’époque ‘Lifeforce’… Certains admirateurs sont en effet enfermés dans leur passion et semblent oublier qu’ils s’adressent à une véritable personne. Voilà une parole féministe qui ne tombe pas dans les extrêmes, une parole de femme de cinéma et de théâtre (et de danse et de chanson) qui prend le temps d’observer les autres plutôt que son miroir. On prend ainsi un grand plaisir à lire sa rencontre avec Claude Chabrol, sa collaboration avec Yves Montand, son amitié avec Prince, ou bien encore un tournage à l’autre bout du monde avec Werner Herzog qui faillit lui coûter la vie. Parfois, on peut être en désaccord avec elle car si artistes et spectateurs partagent une même expérience, ils peuvent avoir un ressenti différent. Le film ‘Lifeforce’ est un excellent exemple. Ainsi Mathilda May avoue qu’elle souhaiterait pouvoir l’oublier, même si à l’heure de Google c’est impossible, et qu’elle doit faire avec. A la lecture, on sent que cette réticence a moins à voir avec le tournage du film à Londres  (Tobe Hooper était d’une grande timidité, les acteurs étaient de brillants comédiens du théâtre anglais se montrant courtois et élégants) qu’avec le regard des autres. On peut établir un rapprochement avec le témoignage de Céline Tran à propos du porno (dire en avoir tourné ça passe, mais dire qu’on a aimé ça là non ce n’est pas possible), le fait d’avoir tourné nue est « aggravé » de l’avoir fait dans un film de genre. En effet, dans certains milieux respectables des médias et de la culture, tourner nue dans une série B de science-fiction passe moins bien que jouer un texte de Strindberg sur les planches. Pas grave, les ricaneurs professionnels, les puritains et les hypocrites on sait où on les met. Les spectateurs qui aiment le cinéma et la vie savent eux apprécier la beauté et le talent.

Mathilda May - V.O.-livre

Mathilda May-Bettina Rheims-01

Roger Corman - Comment j'ai fait 100 films

En France, on tend à intellectualiser un peu tout, jusqu’à l’excès, y compris le cinéma, tandis qu’aux Etats-Unis seul l’argent compte dans l’intêret d’un film. Pour trouver un juste milieu, on peut compter sur certains artistes qui savent que le cinéma est un art ET une industrie. Par exemple le légendaire Roger Corman, qui signe avec Jim Jerome ‘Comment j’ai fait 100 films sans jamais perdre un centime‘ (éditions Capricci). Réalisateur et producteur, Corman aligne une filmographie impressionnante, alternant des films personnels et des productions purement commerciales, dans tous les genres et avec des budgets confortables ou fauchés. C’est l’équivalent US de notre Jean-Pierre Mocky national. Il partage ici sa riche expérience, avec de très nombreux témoignages (Dick Miller, Jack Nicholson, Vincent Price, Francis Coppola, William Shatner, Peter Bogdanovich, Bruce Dern, Peter Fonda, Shelley Winters, Julie Corman, Martin Scorsese, Joe Dante, Jonathan Demme, Ron Howard…). En plus d’être une référence du cinéma indépendant, il a longtemps été un découvreur de talents en donnant leur chance à de jeunes gens motivés, mal payés mais souhaitant apprendre leur métier sur le terrain plutôt que dans une école hors de prix, comme par exemple un certain James Cameron qui débuta dans les effets spéciaux. A méditer à l’heure des budgets toujours plus délirants des blockbusters hollywoodiens.

Dario Argento - Peur

Enfin, dernier choix de lectures d’été avec encore une autobiographie. Il s’agit de l’incontournable ‘Peur‘ de Dario Argento (chez Rouge Profond) dont toute la presse cinéma a beaucoup parlé. Encore une légende du cinéma fantastique ! Ce maître du giallo et de l’horreur à l’italienne a actuellement droit à une retrospective dans les salles (surtout sur Paris) de ses plus grands films (lire le premier numéro de Revus & Corrigés), avant de prochaines sorties restaurées en blu-rays. ‘Peur’ nous plonge dans l’intimité de cet homme à la voix tranquille mais au regard perçant/soucieux/amusé comme on a pu le découvrir lors d’une rencontre. On garde ce livre, précieusement, pour la fin.

NSB+E.G.

Même Pas Peur : un week-end à la Réunion

Affiche-MEME-PAS-PEUR-2018

Ca se passe en ce moment même, et ça a l’air vachement bien. Le festival Même Pas Peur, dédié au cinéma fantastique en courts et longs métrages, se déroule du 21 au 24 février à Saint-Philippe, île de La Réunion.

Quand on aime le cinéma, on soutient les festivals, lieux de découvertes et de rencontres. Même Pas Peur en est à sa 8e édition. Bon La Réunion c’est un peu loin, certes, mais aujourd’hui les distances rétrécissent. On a en effet déjà entendu parler de cette manifestation au détour d’articles dans les pages de Médusa Fanzine, des Cahiers du Cinéma ou de Mad Movies. Ou à propos de la polémique lancée par le CRAN, sinistre association qu’on ne présente plus comme tant d’autres formations identitaires. Pour info, lire les textes de Darkness Fanzine-censure et cinéma (ici et ). Soutien total à la réalisatrice Aurélia Mengin et son équipe. Et salut amical aux habitants de l’île de passage sur ce blog.

On en profite pour rajouter ci-dessous la belle affiche originale qui avait été retirée suites aux menaces. Bon festival !

http://www.festivalmemepaspeur.com

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Affiche-MEME-PAS-PEUR-2018-c

Affiche-MEME-PAS-PEUR-2018-b

Un printemps très bis

Fanzine - Médusa fanzine 27

Le printemps est arrivé, et le nouveau Médusa Fanzine aussi. A peine le numéro 26 terminé que déboule le copieux numéro 27, tout en couleurs et vendu 20€. 188 pages qui nous attendent et que l’on va déguster durant cette année. Dans son édito, Didier Lefèvre revient sur l’année passée, pour ensuite nous annoncer que Médusa ne paraîtra pas en 2017. Emploi du temps trop chargé. Du coup, ce numéro 27 on va le déguster plus que les précédents, sur la durée. Un millésime long en bouche, qui se déguste en gourmet et non en assoiffé.

http://lapetiteboutiquedemedusa.tictail.com

https://i0.wp.com/static.films-horreur.com/2013/10/hellraiser.gif

Cette référence de la presse alternative consacrée au cinéma bis a encore trouvé le moyen de s’embellir. En effet le papier est très agréable au touché, tandis que la mise en page a été repensée pour mieux distinguer les rubriques et les dossiers. Sitôt lu l’édito que le lecteur s’empresse de feuilleter cet énorme pavé. Par où attaquer la bête ? Il n’y a que l’embarras du choix : un compte-rendu du dernier Etrange Festival, la seconde partie du dossier Bandes Originales spécial giallo, un dossier sur la série « Hellraiser », un entretien avec l’auteur de la BD « The Crow », de la swedish exploitation, un entretien avec la ravissante Tiffany Shepis (souvenir perso d’une édition cannoise…), du Jean Rollin, une rencontre avec le fou furieux Yoshihiro Nishimura (les films Sushi Typhoon), quelques Jess Franco de plus, les rubriques habituelles (Bis Mania, Belles Foufounes…, Orient Extrême…), un dossier consacré à Pete Walker et un autre à la série des « Sherlock Holmes » interprétée par Basil Rathbone, du court métrage, du bis grec et même du turc. Mais le gros morceau de ce numéro 27 est très certainement le gros dossier (une trentaine de pages !) dédié au Krimi, ces polars allemands des années ’60. Bref, il y a de quoi lire et découvrir durant de longues semaines, voire de longs mois.

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Et ensuite, tous ces films sauvages, comment fait-on pour les découvrir ? Il existe un peu partout en France de très bons petits festivals et autres manifestations pour découvrir du film rare et turbulent sur un grand écran. Il y a internet où apparaissent des titres oubliés. Et il y a aussi de très bons éditeurs vidéos qui proposent de belles éditions en dvd ou blu-ray. Par exemple, aux USA Mondo Macabro sort en avril un film grec au titre incroyable : ‘Medousa‘ !!! Bientôt vendu en pack avec un certain fanzine ? Plus près de chez nous, on peut citer par exemple le Chat qui Fume et qui ose proposer des blu-rays remplis de bonus et avec livrets, et en plus ça marche ! Tandis que de son côté Bach films poursuit une collection Joe d’Amato et sort une pépite de Roger Corman. Et pour finir, un mot sur les bandes originales de films puisque des éditeurs de goût publient de belles pépites, mais on salue en particulier l’italien Dagored et ses excellents vinyles de qualité (Ennio Morricone, Bruno Nicolai, Piero Umiliani…) vendus en plus à prix très corrects (pour rappel, le prix d’un album vinyle c’est autour de 20€, pas 35 ou 40€ voire plus !).

Avec Medousa Fanzine, pardon, Médusa Fanzine c’est le plein de vitamines assuré à l’approche des beaux jours !

http://www.dagored-records.com

http://lechatquifumedvd.com/fr

http://bachfilms.com

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Orgasmo Nero / Sesso Nero

LA GALAXIE DE LA TERREUR

Profession du jour : Vanessa Ives, médium

Episode 101

« Les morts voyagent vite… »

L’année 2014 est très fructueuse pour l’actrice Eva Green. Après ‘300-Naissance d’un Empire‘ et avant ‘Sin City 2‘, son talent et sa beauté rayonnent dans la saison 1 de ‘Penny Dreadful‘ (série créée par John Logan, 8 épisodes de 50 minutes chacun). Comme d’autres séries, ‘Penny Dreadful’ démarre doucement et cherche ses repères, son rythme, son style. Mais dès l’épisode 3, les choses bougent, et l’épisode 5 confirme qu’on tient là un programme qui mérite qu’on lui consacre du temps et de l’attention. Au programme, du fantastique et de l’horreur gothique, mais aussi du drame car tous les personnages sont habités par des démons intérieurs. Le titre fait référence à des publications populaires qui proposaient des textes à sensations fortes, imprimées sur du papier bon marché et vendues à un prix modique.

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« Connaissez-vous le mot vampire’, docteur Frankenstein ? »

L’histoire : dans le Londres de la fin du XIXe siècle, Lord Malcolm (le toujours très classe Timothy Dalton) recrute une équipe hors du commun composée d’hommes et d’une femme afin de retrouver sa fille, Mina (épouse Harker…), enlevée par un être maléfique tapis dans les quartiers sombres de la ville. Il y a Vanessa Ives (Eva Green), une jeune femme hypersensible et proche de Mina, Ethan Chandler (Josh Hartnett) un tireur d’élite américain, un jeune médecin du nom de Victor Frankenstein, et Sembene le domestique/garde du corps africain de Lord Malcolm. Dans leur recherche, ils vont croiser la route de Dorian Gray, du professeur Van Helsing et d’un « premier né ».

Penny Dreadful - 05

Bref, avec ces gentlemen et cette lady extraordinaires, l’amateur de fantastique est en terrain connu et c’est avec plaisir qu’on y plonge : il pourrait s’agir d’une nouvelle production Hammer Films ! Si John Logan n’est pas Alan Moore, sa création se distingue largement de la concurrence avec son casting prestigieux et élégant, sa lumière, ses costumes et ses décors. Mais le point fort de cette série, c’est bien Eva Green qui s’empare d’un rôle taillé pour elle, celui d’une jeune femme forte et belle, affichant une froideur aristocratique de façade pour cacher une sensibilité à fleur de peau. Médium, et donc un peu étrange, un peu sorcière, le personnage de Vanessa Ives ressemble à d’autres femmes fatales que la comédienne a déjà interprété. Mais on imagine que c’est la possibilité d’approfondir ce rôle dans le cadre d’une série télé qui a du la séduire, lui permettant ainsi d’explorer plusieurs facettes de cette personnalité hors du commun.

Et puis il y a encore et toujours l’intensité de ce regard :

Penny Dreadful - 01

PENNY DREADFUL

Penny Dreadful - 07

Episode 102

Episode 102

Penny Dreadful - 10

Appels à pétitions !

Dredd-pétition

Certains films doivent leur existence à la mobilisation de fans à travers le monde. Pour rappel, actuellement deux pétitions s’activent à relancer une suite à ‘Dredd’ et une autre à ‘John Carter’, deux films imparfaits mais très attachants qui ont été mal distribués en salles (voire pas du tout pour Dredd, sorti directement en vidéo en France). Et par voie de conséquence, des déceptions au box office.

Vous voulez soutenir ces initiatives ? Signez !

DREDD :

http://2000adonline.us5.list-manage.com/subscribe?u=a6e40236aa24d482cfff600d2&id=62906ebdcc

JOHN CARTER :

https://www.change.org/petitions/alan-horn-chairman-walt-disney-pixar-studios-bring-back-john-carter-take-us-back-to-barsoom

John Carter - 11

Beau Livre : Dario Argento-the man, the myths & the magic

Il est enfin arrivé !!! Tout juste déballé de son solide carton d’expédition, on s’empresse de feuilleter l’ouvrage tant attendu. Les pages défilent frénétiquement entre nos doigts impatients. Nombreuses illustrations couleurs et noir et blanc. Chapitres analysant les films (réalisations et productions) du maître de l’épouvante italienne, répertoriant ses collaborateurs (Luigi Cozzi, Claudio Argento, George A.Romero, Claudio Simonetti, Michele Soavi, Sergio Stivaletti, Dardano Sacchetti…) et ses acteurs (Daria Nicolodi, Jessica Harper… et Asia bien sûr). Le livre est magnifique. Titre longtemps épuisé et aujourd’hui revu et enrichi, Alan Jones signe sans aucun doute la référence incontournable consacrée à Dario Argento, couvrant aussi bien ses débuts dans le cinéma, ses chefs-d’oeuvre, ses téléfilms, ses productions, comme ses films les plus décriés, pour se terminer sur son ‘Dracula 3D‘.

Avec ‘Dario Argento : the man, the myths & the magic‘, Fab Press ajoute encore un titre prestigieux à son catalogue déjà riche. Edition hardback, signée par son auteur Alan Jones et numérotée (32/100). Les stocks s’épuisent vite, précipitez-vous ! Plus de 400 pages, 35.99£. Dans les mois à venir, il se pourrait que l’éditeur s’attaque à Takashi Miike (Re-Agitator, avec en couverture une image tirée du film ’13 Assassins’) à en croire la dernière page présentant son catalogue. A suivre.

http://fabpress.com