Disquaire Day/RSD 2024

Samedi 20 avril 2024 avait lieu le Disquaire Day, journée internationale de fête et de soutien des disquaires indépendants. Un dernier pour la route ? C’est bien possible, malheureusement, pour le petit disquaire que l’on soutient depuis des années. Plusieurs raisons sont responsables, comme le prix des disques, une industrie qui s’est orientée vers le streaming sans totalement délaisser le CD et le vinyle, mais qui se détourne des petites structures et favorisent les géants de la vente en ligne… et la speculation immobilière ! Un disquaire ce n’est pas juste un commerce, mais un lieu de rencontres entre passionnés de musiques et d’échanges. Si cette boutique ferme, ce sera évidemment un drame pour les deux vendeurs Ludo et Fifi, et pour le patron Cédric.

Samedi matin donc, arrivé un peu à la bourre après l’ouverture. Une petite dizaine de clients est déjà penchée sur les deux bacs bien remplis de vinyles exclusifs à l’opération Disquaire Day/Record Store Day. Il y a du choix, beaucoup et pour tous les goûts. Quant aux prix, ils sont toujours à la hausse, mais pas toujours. Ainsi le Bowie était proposé à 32€ tandis que le mini-album de Garbage (quatre titres) atteignait les 36€. Un EP plus cher qu’un LP, c’est nouveau ! Dans le prix de vente il y a la marge du vendeur, mais il y a aussi et surtout de prix de base du label. Pour les double albums, ça s’approchait dangereusement des 50€ ! Dans ces conditions, et même en ayant mis des sous de côté pour cet évènement, on y regarde à deux fois. On fait des choix. Pour ne retenir qu’une poignée de vinyles. Petite sélection :

DAVID BOWIE : ‘Waiting in the sky (before the Starman came to earth)‘. Datée de décembre 1971, il s’agit d’une sélection non définitive de titres issus des archives de Bowie, de ce qui allait devenir l’album ‘Ziggy Stardust’. On trouve par exemple ‘Velvet goldmine’, ‘Holy holy’, une reprise de Chuck Berry ‘Round and round’ ainsi que le ‘Amsterdam’ de Jacques Brel. Des morceaux qui seront écartés du tracklisting définitif de l’album mythique, pour sortir en face B des singles entre 1973 et 1975. Tous les titres sont issus des bandes d’enregistrement d’époque. Son et pressage excellents sur vinyle noir.

SIOUXSIE AND THE BANSHEES : ‘Nocturne‘. Double vinyle remasterisé pour ce fabuleux album live (1983) où les Banshees recrutaient Robert Smith des Cure à la guitare. Pochette ouvrante/gatefold avec deux vinyles noirs et un poster recto-verso. De l’excellent travaille, tout comme les concerts ‘Show’ et ‘Paris de The Cure réédités récemment en vinyle. Une ‘Nocturne’ qui débute en majesté avec ‘Israel’ (et le ‘Sacre du Printemps’ d’Igor Stravinsky) et enchaine sur le ‘Dear Prudence’ des Beatles.

TRICKY : ‘Angels with dirty faces‘. Le prince noir du trip-hop sortait en 1998 son troisième album solo. Guitares, basses lourdes, batteries et samples s’entrechoquent autour de ces anges aux sales gueules. Au casting on trouvait la compagne d’alors Martina Topley Bird, PJ Harvey et un choeur de gospel de la Nouvelle-Orléans, Scott Ian (Anthrax) et Marc Ribot. Tricky le Bristolien était alors au sommet de son art. Cette réédition RSD-2024 se présente avec une pochette ouvrante/gatefold et deux disques transparents de couleur orange. Très bon travail.

SINEAD O’CONNOR : ‘You made me the thief of your heart‘. Extrait de la bande originale du film ‘In the name of the father/Au nom du père’ (1993), ce mini-album présente le titre interprété par Sinéad O’Connor sous différentes versions (album, stained mix, 7″ edit, instrumental). Vinyle EP transparent sans défaut et son puissant. A noter que contrairement à ce qu’annonce le dos de la pochette, il s’agit bien d’une édition 5 titres. Deux versions en face A et trois morceaux en face B avec le titre instrumental ‘The father and his wife the spirit’ non indiqué sur la pochette, mais présent sur le disque et sur l’étiquette de la face B.

SCOTT WALKER : ‘Tilt‘. Réédition (1995) d’un album inclassable, entre pop, rock, industriel, BOF, expérimental, classique… Scott Walker fait le lien entre Bowie et Bashung dans leur recherche à repousser les limites du format pop/rock, tout en se frottant à d’autres influences musicales. Cet album reste une énigme fascinante à se repasser après le passage d’une tempête, sous un soleil écrasant ou par une nuit étoilée. Son et pressage excellents. Deux vinyles noirs glissés dans une pochette simple, à écouter à la vitesse de 45t/mn.

(Photos Disquaire Day 2024 : Nicolas NSB)

Bonnes pioches pour cette édition 2024 du Disquaire Day/Record Store Day. Comme chaque année, sur le site officiel de la manifestation, on constate que la liste française évolue au fil des semaines. Certaines références disparaissent sans explications (le Siouxsie), mais sont bien présentes dans les bacs. De l’autre côté de la Manche, la liste du Record Store Day est bien plus fournie. Et les files d’attentes impressionnantes. Parfois un heureux imprévu se produit, comme le maxi 4 titres de Bryan Ferrythe Right Stuff‘, annoncé pour le RSD britannique le 20 avril, mais déjà à la vente sur un site anglais connu une semaine à l’avance (!) et à un prix très étrange. Ce n’est pas qu’il y avait un chiffre en trop, non, mais… un chiffre en moins (!!!). Evidemment cet EP bleu (excellent) pressé à 45t/mn s’est vendu en quelques secondes.

John Carpenter prend son café bien noir

Le célèbre réalisateur américain John Carpenter n’est pas du genre à pantoufler pendant ses longues journées de retraité. Le voici en effet de retour, avec son fils Cody et Daniel Davies, pour le quatrième volet de leurs thèmes égarés. L’album ‘Lost Themes IV : Noir‘ est annoncé pour le mois de mai prochain en vinyles, CD, cassette et sur les plateformes de téléchargement.

Voici un premier extrait : « My name is death » !

Le single du jour : Sinéad O’Connor

En 1993 sortait ‘In the name of the father‘ de Jim Sheridan, avec Daniel Day-Lewis, Pete Postlethwaite et Emma Thomson. Un film bouleversant racontant l’histoire vraie d’Irlandais accusés à tort d’une série d’attentats terroristes perpétrés par l’IRA, torturés puis incarcérés pendant plusieurs années. La bande originale du film proposait, parmi plusieurs tubes, le single de Sinéad O’ConnorYou made me the thief of your heart‘. Toujours aussi puissant :

Derrière l’écriture de ce titre on trouve Bono, Gavin Friday et Maurice Sneezer. Avec la contribution du bassiste Jah Wobble et du producteur Tim Simenon (Bomb the Bass). ‘You made me the thief of your heart‘ de Sinéad O’Connor fait partie des listes française et britannique du prochain Disquaire Day/Record Store Day 2024, qui aura lieu le 20 avril chez les disquaires indépendants. Parmi les vinyles annoncés on trouve du Scott Walker, du Tricky, le duo Morrissey & Siouxsie, un live d’Iggy & the Stooges, du Killing Joke, du Ennio Morricone, le live ‘Nocturne’ de Siouxsie and the Banshees (avec Robert Smith des Cure à la guitare), les Stones, Gorillaz, les Wailers, Motorhead, Horace Andy, Bryan Ferry, Chet Baker… Question (faussement) naïve : les prix vont-ils baisser cette année ?

Petites musiques d’hiver

Du bon son arrive pour bien démarrer l’année et se tenir chaud. Le 26 janvier déboule le second album de The Smile (Jonny Greenwood et Thom Yorke de Radiohead, accompagnés de Tom Skinner), ‘Wall of eyes‘. Le single qui donne son nom à l’album a été mis en images par le réalisateur Paul Thomas Anderson :

Quelques jours plus tard, ce sera au tour de Chelsea Wolfe de dévoiler l’intégralité de ‘She reaches out to She reaches out to She‘. Au moment de la sortie de ce nouvel album l’Américaine fera la couverture du prochain numéro du magazine New Noise. Une tournée européenne est déjà annoncée, avec plusieurs dates pour la France (Lyon, Biarritz, Paris et le Hellfest).

Chant d’automne : Chelsea Wolfe

Entre chuchotement et rugissements de guitares, le nouvel album de l’Américaine CHELSEA WOLFE se dévoile avec un magnifique clip en noir et blanc : ‘Whispers in the echo chamber‘.

L’album ‘She reaches out to She reaches out to She‘ est prévu pour le 9 février 2024, en téléchargement, cd, cassette et disques vinyles.

https://evilgreed.net/collections/chelsea-wolfe

Piqures de rappel : Scorpions

En temps ordinaire, il vaut mieux éviter de marcher sur un scorpion, se tenir loin de ses pinces et surtout de son aiguillon. Mais lorsqu’il s’agit de musique, alors là on peut y ajouter un « s » et succomber à la puissance de ses attaques. Car ce venin à un nom et il est addictif : rock ! Le légendaire groupe allemand SCORPIONS s’est formé au début des années 1970 et est toujours actif aujourd’hui. Une longévité remarquable pour un groupe, qu’il s’adonne au hard rock ou autres formules musicales.

Une grosse dizaine d’albums viennent d’être réédités en vinyle. L’occasion de rappeler que les membres du groupe, quelque soit les époques, ont toujours tutoyé les sommets. A commencer par le chanteur Klaus Meine dont la voix n’a jamais fait défaut, que ce soit dans les cris de rage (« dynamiiiiiiite ! »), les hymnes taillés pour les plus grands stades de la planète ou même les slows intemporels. Derrière lui, la rythmique a toujours été remarquablement charpentée, souvent soutenue par Rudolf Schenker aux guitares, Francis Buchholz à la basse et Herman Rarebell à la batterie. Une puissance imparable ! Scorpions a accueilli par le passé le virtuose Uli Jon Roth dont les solos psychédéliques sur l’album ‘In Trance‘ (1975) s’approchaient de ceux du floydien David Gilmour. Tous les fans s’accordent à dire que la grande période du groupe tourne autour des années 1970-1980. Pour avoir une idée de ce que peuvent représenter Scorpions en concert, le double album ‘World Wide Live‘ (1985) est chaudement recommandé.

« Anyhow I’ve found a job
They tried to break me with their rules
But they had no chance at all
‘Cause I knew what to do
To get the same thrill like rock ‘n roll »

extrait de ‘The same thrill’, album ‘Love at first sting’-1984

Les albums réédités ces jours-ci ont été récemment remasterisés ou sont issus d’un précédent travail de restauration (2015). Les disques vinyles sont transparents ou de couleur. Les pochettes ont revêtu une fine pellicule veloutée très agréable au touché et restituent fidèlement les belles illustrations telles que, par exemple, le cri traumatisant de ‘Blackout‘ ou ‘Love at first sting‘ et son couple enlacé et immortalisé en noir et blanc par Helmut Newton. Du très bon travail dans l’ensemble. Par contre on regrette que la photo de l’album ‘In Trance‘ ait été méchamment retouchée. Le noir et blanc est en effet fortement sous-exposé, masquant ainsi le sein blanc de la jeune femme. Censure ? Etrange, alors que ça n’est pas le cas de ‘Lovedrive‘. On notera au passage qu’aucun album ne propose de téléchargement. Ca devient une habitude chez les majors du disque.

Le son du soir : la Belle et la Bête

New York, 1981.

Debbie Harry et son compagnon Chris Stein marquent une pause dans la carrière du groupe Blondie. Après avoir précédemment collaboré avec Giorgio Moroder, ils s’associent avec le groupe Chic (Nile Rodgers et Bernard Edwards) pour produire le premier album solo de la blonde incendiaire Debbie. ‘KooKoo‘ voit ainsi le jour, un cocktail funky, disco, reggae avec même un soupçon de hip-hop. Si le résultat n’a rien de déshonorant et s’écoute toujours avec plaisir aujourd’hui, il faut reconnaitre que le producteur Nile Rodgers aura beaucoup plus de succès deux ans plus tard en produisant l’album ‘Let’s Dance’ pour un Anglais ayant lui aussi besoin de renouer avec le succès. Mais ceci est une autre histoire.

En attendant, pour la promotion de l’album ‘KooKoo’, il est décidé de faire appel à l’artiste suisse… Hans Ruedi Giger !!! Oui, HR Giger, le génial créateur de l’univers infernal bio-méchanique ayant enfanté « Alien » ! A première vue, aucun lien entre ses visions de cauchemar et l’ambiance aérobic de Debbie Harry. Mais cette rencontre inattendue débouche sur une pochette et des illustrations extraordinaires. Le peintre et sculpteur réalise même le clip du single ‘Backfired’. Deux ans plus tard, la belle Debbie se plongera dans le programme ‘Vidéodrome’ d’un autre artiste sulfureux : David Cronenberg. Riche époque.

L’album Debbie Harry : ‘KooKoo vient d’être réédité en double vinyle transparent. Edition limitée et numérotée avec une pochette lenticulaire de toute beauté, deux sous-pochettes illustrées reprenant les paroles des chansons, et l’ajout d’une lithographie de Giger. De l’excellent travail, pour le son comme pour l’emballage.

Sons électroniques de printemps

Il y a des artistes que vous appréciez, qui vous accompagne un bout de temps. Puis, tout comme la vie qui n’est pas un long fleuve tranquille, vos routes se séparent et vous poursuivez la votre vers d’autres horizons. La Française Emilie Simon est de ceux-là. On la redécouvre en 2023 avec ‘ES‘, un nouvel album qui est une version revisitée et retravaillée de son tout premier disque ‘Emilie Simon‘, sorti avec succès en 2003 (Victoire de la Musique, collaboration avec Tricky, un remixe produit par Leila Arab, puis écriture de la bande originale du film ‘La Marche de l’Empereur’…). Vingt ans plus tard, les chansons de cette ancienne étudiante de l’IRCAM qu’on avait au début comparée à Bjork et à Kate Bush prennent de nouvelles couleurs inattendues. Une sorte d’électro-pop organique qui traverse bien le temps. En effet, jamais la technologie n’étouffe le charme et le mystère qui émanent de cet univers personnel. Une sorte de monde magique, à la fois conte de fée et conte futuriste. A l’image du clip ‘Secret’ où Emilie Simon apparait telle une Barbarella bien sage. Mais ne vous y trompez pas, car un peu plus loin cette femme-enfant vous susurre un ‘I wanna be your dog’ (pas besoin de traduire…) qui a du faire rougir Iggy Pop ! L’album ‘ES’ ainsi que l’album original sont disponibles en téléchargement, en CD et en vinyle. A découvrir très prochainement sur scène lors des festivals d’été.

Autres sons produits par des humains derrière des machines, ceux de Leftfield. A leurs débuts, il s’agissait d’un duo. Les Anglais Neil Barnes et Paul Daley firent sensation durant les années 1990 avec deux albums de techno métissée et aux rythmes puissants. On y trouvait comme invités pour les parties vocales l’ex-Sex Pistols John Lydon, Roots Manuva ou encore Afrika Bambaataa. Bonne nouvelle pour les jeunes oreilles (et les autres), ‘Leftism‘ (1995) et ‘Rhythm and Stealth‘ (1999) ressortent en ce beau mois de mai en double vinyles. Le clip ‘Afrika Shox’ réalisé par le génial vidéaste Chris Cunningham est un bijou qui vous glace le sang ! Leftfield c’est aujourd’hui Neil Barnes et Adam Wren. Ils ont publié pour les Disquaire Day/RSD 2023 une version revisitée de leur album ‘This is what we do’ (2022) qu’on est en droit de trouver supérieure à la version originale. Du dub qui vous transporte au bout de la nuit.

Disquaire Day/Record Store Day 2023

(photos RSD-2023:Nicolas NSB)

Nouvelle édition de la fête des disquaires indépendants. C’était redouté et c’est confirmé, les prix du Disquaire Day ne connaissent plus aucune limite. On tourne cette année autour des 37-40 euros ! Ainsi en ont décidé, non pas les artistes et encore moins les disquaires, mais les majors de la musique. Pas étonnant que ce matin la foule ne se pressait pas à l’ouverture du petit disquaire du coin. Du coup, les inconditionnels avaient plus de temps pour fouiller tranquillement les bacs du Disquaire Day/RSD 2023. De mémoire on pouvait trouver une édition du ‘Beggars Banquet’ des Rolling Stones en plusieurs exemplaires, du Keith Richards, du Leftfield, du Chet Baker, un 45t. de Bob Marley, du Pixies, un coffret de Tangerine Dream, du Dolly Parton, un beau double picture disc d’un live des Cure, une sélection des Goblin… et un petit coffret 5x45t. de David Bowie proposé à un prix à trois chiffres (!). Se préparer à une nouvelle hausse des prix, c’est préparer son budget et forcément faire des choix comme renoncer à certaines nouveautés (le Metallica, le live de Pink Floyd). Mais nous sommes là pour se faire plaisir et la passion vous fait craquer pour quelques belles galettes qui ne seront pas disponibles ailleurs, ou alors chez des spéculateurs en ligne :

LEFTFIELD : ‘This is what we do-version excursion‘ 2LP de couleur rose, soit la version dub du dernier album de Neil Barnes sorti de manière confidentielle en fin d’année dernière. Son et pressage excellents. A noter que les deux premiers albums de Leftfield seront réédités en vinyle le mois prochain.

TRICKY : ‘Pre-millenium tension‘. Réédition vinyle de couleur rose du second album du Bristolien et ex-Massive Attack, accompagné alors de Martina Topley-Bird. Une des perles du trip-hop. Pas de nouveau de master qui aurait apporté un peu plus de dynamiques, mais le son est très bon et le pressage sans défaut.

U2 : ‘Two hearts beat as one/Sunday Bloody Sunday‘ EP blanc (vitesse de lecture : 45t.), quatre titres, avec un poster glissé dans la pochette. Versions originales en face A (remaster de 2008 qui date un peu et mériterait un peu plus de punch) et relectures acoustiques de 2023 en face B. Aucun défaut.

ENNIO MORRICONE : ‘Senza sapere niente di lei‘ vinyle de couleur jaune pour cette bande originale de film (inconnu) éditée par Cam Sugar dans sa collection « Morricone segreto » et portant le numéro 5. Son et pressage excellents.

ENNIO MORRICONE : ‘Il Serpente‘ vinyle transparent jaune pour cette BOF composée pour le film de Henri Verneuil. Morricone est accompagné, comme souvent, de Bruno Nicolai, de l’ensemble vocal I Cantori Moderne di Alessandroni et de l’incomparable Edda Dell’Orso ! Une bande originale qui oscille entre mélancolie, énergie funky et expérimentations sonores. Son et pressage parfaits.

BRIAN ENO : ‘Forever voiceless‘ vinyle transparent, soit la version instrumentale de l’album ‘Foreverandevernomore’ paru l’an dernier. Brian Eno, tout comme Leftfield plus haut, porte un regard humaniste engagé sur l’état de la planète et des créatures qui l’habitent : “Briefly, we need to fall in love again, but this time with Nature, with Civilisation and with our hopes for the future.” Peut-être bien l’une des pièces rares les plus recherchées de cette édition du RSD 2023. Bowie n’est plus, mais il nous reste Iggy et Eno, le maître de l’ambient music. Très belle édition que ce soit pour la musique, la pochette et la qualité sonore du disque vinyle !

SIOUXSIE AND THE BANSHEES : ‘A kiss in the dream house‘ vinyle transparent doré et marbré glissé dans sa sous-pochette noire. Il s’agit d’une réédition 40e anniversaire, avec l’ajout d’un petit poster et d’une sous-pochette supplémentaire illustrée de deux symboles dorés. Mais sans les paroles, contrairement à la précédente réédition parfaitement remasterisée de 2018. Manque également le coupon de téléchargement ! Son et pressage excellents. Une réédition décevante et pas vraiment indispensable.

MARIANNE FAITHFULL : ‘A secret life‘ réédition en vinyle noir de ce superbe album sombre composé par le regretté Angelo Badalamenti. Nouveau master, sous-pochette illustrée, ajout d’un titre bonus ‘You’re not in London anymore’. Pressage et son excellents !

En plus des prix qui font mal, on constatera cette année qu’aucune des éditions achetées ne comporte de coupon/code de téléchargement pour récupérer la version dématérialisée d’un album. Une désagréable tendance qui se généralise parmi les nouveautés (le Depeche Mode, la BOF du documentaire sur Bowie ‘Moonage Daydream’). L’industrie du disque voudrait tuer le support physique qu’elle ne s’y prendrait pas autrement.

Tout en dégustant une délicieuse petite patisserie offerte par l’équipe du magasin, on pouvait découvrir dans les bacs des nouveautés plusieurs albums live de David Bowie. Il s’agit de six vinyles et six CDs de la série « Brilliant live adventures (1995-1999) », disponible depuis plus d’un an sur le store officiel de Bowie à des prix dissuasifs. Très bonne nouvelle donc, ces enregistrements en public sont désormais disponibles en France à prix raisonnables (environ 25€ le vinyle) sans devoir payer les frais de port et les taxes de douane ! On peut même commander auprès des vendeurs la box pour ranger les vinyles ou les CDs.