Qu’on se le dise ! En France nous avons la Bardot… et Lahaie d’honneur. Brigitte Lahaie s’apprête à publier un nouveau livre chez les gars de Pulse Vidéo. ‘Lahaie par Brigitte‘ est annoncé avec un nouvelle campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank. Un bel ouvrage de 176 pages où l’actrice/animatrice/auteure revient sur sa vie et sa carrière, évoquant notamment sa relation avec le regretté René Chateau. Un livre qui sera enrichi de nombreuses photographies inédites.
Pour accompagner cette édition, Pulse Vidéo ajoute le film érotique ‘Erotica’ en blu-ray, un CD cinq titres et de nombreux tirages photos limités. Ca se passe par ici :
Exploitant de salles, producteur et distributeur de films, René Chateau vient de disparaitre. René Chateau c’était les années Bébel qui remplissaient les salles de cinéma. Dans les années 1980, beaucoup l’ont connu avec ses éditions vidéo VHS. Au cinéma comme dans les foyers, un programme René Chateau se reconnaissait à ses affiches, ses jaquettes et enfin son logo mémorable : une magnifique panthère noire sur le ‘Ainsi parlait Zarathoustra’ de Richard Strauss, popularisé par Stanley Kubrick et son Odyssée spatiale. Des Belmondo donc, mais aussi des films fous, interdits, « que vous ne verrez jamais à la télévision ». Et bien évidemment des films que vous vouliez absolument découvrir, même si vous n’aviez pas l’âge requis. Du cinéma populaire à base d’action, de comédie, de classiques, de Bruce Lee, de ‘Massacre à la tronçonneuse’, de Brigitte Lahaie (qui fut sa compagne), de Jess Franco…
Pour revenir sur cette période et donc une petite partie de l’histoire du cinéma français, on peut réécouter une longue interview de René Chateau sur le site de Radio France. L’homme n’a pas sa langue dans sa poche. C’était en 2013 :
La mort ne chôme pas en ce début d’année, même dans la « grande famille du cinéma ». En plus de René Chateau on peut en effet ajouter les noms de Carl Weathers, David Soul, la pornstar Jesse Jane, Alain Dorval, Laurence Badie… Stop, ça suffit. Il est temps de voir un film.
C’est son jour de fête, alors bon anniversaire Brigitte Lahaie ! Une Brigitte qu’on ne présente plus (ou alors juste un peu) : icône de l’âge d’or du X français, puis du cinéma bis, écrivaine et animatrice TV/radio… Brigitte Lahaie est l’un des visages et l’une des voix du féminisme d’ici, soit un engagement pour les femmes ET les hommes (cf. ses émissions sur Sud Radio). Rien à voir donc avec une certaine minorité hurlante qui occupe les médias, composée d’une poignée de militantes d’extrême-gauche, lesbiennes misandres, qui incarnent une des faces de l’hydre du puritanisme et de l’intolérance. Bref, célébrons Brigitte Lahaie qui souffle aujourd’hui ses bougies et en musique en plus ! En effet, le label Omega Productions records s’apprête à éditer un vinyle où elle rayonne de toute sa blondeur légendaire. Il s’agit de la bande originale du film ‘Le Diable Rose‘, de mémoire un sympathique nanar signé Pierre B. Reinhard (1988). L’histoire est celle d’une maison close pendant l’Occupation où se réfugient deux aviateurs britanniques.
Une joyeuse comédie déshabillée où vont se croiser soldats allemands, les résistants du coin et les jolies filles de l’établissement. A l’affiche on trouve le récemment disparu Roger Carel, Pierre Doris, plein de visages plus ou moins connus dont on ne retient pas le nom, et Brigitte Lahaie donc. Soit au programme un beau bordel (c’est le cas de le dire) pour les amateurs d’humour franchouillard bien gras, d’accent allemand caricatural comme on en fait plus, de belles poitrines et de fesses rondes. Du cinéma populaire et de patrimoine qui mériterait une belle édition vidéo HD au même titre que ‘Mon Curé chez les nudistes’. Prochainement chez le Chat qui Fume ou Coin de Mire ? En attendant, la BOF en vinyle (300 exemplaires seulement) de ‘Le Diable Rose‘, composée par Christian Bonneau, est en précommande (sortie prévue le 27/11/20).
Tout le monde connait Brigitte Lahaie. Son parcours dans le cinéma, sa reconversion exemplaire, ses prises de parole et son écoute de la parole des autres. Elle fait partie des personnes qui s’expriment non pas selon une idéologie, mais d’après une expérience de vie. Elle n’est pas de celles et ceux qui jugent. Du coup, la confiance peut s’installer et son travaille d’animatrice-radio lui a permis de recueillir au fil des années de nombreux témoignages sur les rapports complexes entre hommes et femmes. L’an dernier, elle avait signé une pétition qui avait fait polémique et fut l’objet, avec d’autres, d’une campagne de diffamation. Attaques blessantes de la part de professionnels de l’indignation (féministes, journalistes à sensation, anonymes haineux des réseaux sociaux) prompts à couper et monopoliser le temps de parole, à déformer les propos et à les sortir de leurs contextes. Quelques mois plus tard, Brigitte Lahaie publiait une réponse à ces mouvements inquisiteurs : ‘Le Bûcher des Sexes‘.
Extraits :
Sur le désir qui tend à s’éroder dans le couple avec le temps : « Le conte de Charles Perrault « La Belle au Bois Dormant » symbolise bien ce désir endormi réveillé par le baiser d’un prince. Une polémique récente a fait débat dans les médias. Une avocate britannique a voulu interdire ce conte sous prétexte que le baiser n’était pas consenti puisque la princesse dormait. Aussitôt, des féministes ont relayé sa proposition. Une fois de plus, l’émotion l’a emporté sur la raison. Les contes ont traversé les siècles, comme les mythes, parce qu’ils nous parlent non pas du réel mais du symbolisme. »
Sur les viols et agressions sexuelles : « Formation des magistrats, des officiers de police judiciaire, des avocats, des travailleurs sociaux, des intervenants médico-psychologiques, et j’en oublie ! Il est regrettable de ne pas donner davantage la parole aux victimes qui ont su se reconstruire. Samantha Geimer, la jeune fille dont Roman Polanski est soupçonné d’avoir abusé, raconte comment elle a été accusée de faire l’apologie du viol. C’est pour cela qu’elle a manifesté son soutien à cette fameuse tribune du 9 janvier dans le Monde. »
« Je continuerai à lutter pour défendre notre séduction à la française. Je reste persuadée que la majorité des Françaises n’envient guère leurs consoeurs anglo-saxonnes. Nos hommes français sont certes séducteurs mais galants. Ils nous apprécient et s’amusent de nos différences. Laissons-les continuer leurs blagues parfois un peu sexistes, c’est leur soupape de sécurité. Comme nous aimons nous moquer de leurs travers. Ces derniers mois, j’ai rencontré beaucoup de femmes qui m’ont encouragée à continuer d’offrir une parole alternative. Tant pis pour celles qui me méprisent et réduisent mon travail à ces quatre années durant lesquelles j’ai fait bander les Français. (…) En revanche, j’aiderai encore et encore celles et ceux pour qui les relations hommes-femmes restent un équilibre de vie et non une guerre à mener. »
Brigitte Lahaie : ‘Le Bûcher des Sexes‘ est publié chez Albin Michel. A lire également, la réédition de son autobiographie ‘Moi, la scandaleuse‘ chez La Musardine.
Lire, bouquiner, dévorer du papier. C’est bon pour le cerveau. Plus apaisant et beaucoup plus nourrissant que tripoter… son smartphone toute la journée. Comme chaque été sur ce blog, et depuis quelques années (ne changeons ces petites habitudes malgré l’horreur islamiste partout dans le monde), voici une sélection de revues et magazines disponibles chez les marchands de journaux. A déguster avec un bon verre de quelque chose de bien frais.
De tous les articles lus dans la presse cinéma ces derniers mois, les plus stimulants, les plus beaux, les mieux écrits et les plus exigeants en terme d’analyse on les trouve dans le numéro d’été des Cahiers du Cinéma. Série télé culte et évènement cinéma de l’année (projection à Cannes des 2 premiers épisodes sur grand écran, pour Lynch il s’agit plus d’un long métrage de 18 heures qu’une série), la saison 3 de « Twin Peaks » a droit à un dossier passionnant d’une trentaine de pages. Plusieurs articles tentent de décrypter l’univers envoutant, mystérieux et sombre de David Lynch. Ce retour divise le public, certains regrettant cette rupture radicale avec les deux premières saisons des années 1990. Mais comment revenir en 2017 sans prendre en compte le brutal changement d’époque ? David Lynch est un artiste accompli (mise en scène, narration, direction d’acteur, son, lumière, couleurs, montage, décors, costumes, effets spéciaux… et humour tordu, son art englobe tout) et le monde dans lequel nous vivons il le passe au filtre de son imaginaire. Si le « Twin Peaks » de 2017 est glacial, déroutant, cérébral, violent, d’une noirceur terrible, il n’en est pas moins émouvant, attachant et même drôle parfois. Pour se mettre en appétit, il suffit de lire les deux premiers articles, sans doute les meilleurs, écrits respectivement par Stéphane Delorme et Pacôme Thiellement.
Plus léger et coloré à présent avec le hors série « Valérian » de… Paris Match !!? Sorte de gros dossier de presse d’une centaine de pages, ce numéro spécial explore aussi bien la bédé de Christin et Mézières que son adaptation à l’écran par Luc Besson. Outil promotionnel ? Pas seulement. Ce hors série est un bel objet qui vaut le coup d’oeil. Les fans du film et même les lecteurs de la série « Valérian » vont y apprendre des choses intéressantes au détour d’entretiens avec les auteurs, les acteurs, et les principaux techniciens et artistes. N’oublions pas la riche iconographie qui accompagne les textes constituée de dessins, croquis, peintures, photos et extraits du storyboard.
L’Ecran Fantastique met lui aussi ‘Valerian et la Cité des Mille Planètes‘ à l’honneur en lui consacrant une de ses deux couvertures. Pas d’entretien avec Besson (qui n’aime pas trop la presse depuis le bashing du ‘Grand Bleu’), mais un article qui revient sur la genèse du projet, un entretien avec l’illustrateur Sylvain Despretz, un autre avec Jean-Christophe Spadaccini pour les effets spéciaux et enfin un dossier de 30 pages « La bande dessinée de science-fiction transposée sur grand écran » dans le supplément Fantastyka. Sont passés en revue des titres incontournables tels que ‘Barbarella’, ‘Metal Hurlant’, le ‘Dune’ avorté de Jodorowsky qui sera recyclé dans « l’Incal » de Moebius et Jodo, les débuts d’Enki Bilal dans le cinéma, ‘Le Transperceneige’ ou « les Aventures de Valerian et Laureline » pour la BD française. Dans les Comics « Buck Rogers », « Flash Gordon », « Judge Dredd », « The Men in Black », « V pour Vendetta » et autres « Tank Girl » ont également connu une ou plusieurs adaptations sous forme de longs métrages. Enfin pour les mangas, ont retiendra principalement ‘Nausicaa de la vallée du vent’, le culte ‘Akira’, les différents « Ghost in the Shell », ‘Astro Boy’, ‘Albator’, ’20th Century Boy’ et quelques autres. Chez l’éternel concurrent Mad Movies, on ne fait pas comme les autres (posture fatigante à vouloir systématiquement jouer les rebelles ; aujourd’hui tout le monde est rebelle/insoumis/indépendant à vos souhaits) en snobant purement et simplement ‘Valerian’ (pas un mot dans le magazine, mais une critique assassine sur leur site en ligne qui tient plus du règlement de compte personnel que du travail d’analyse). Par contre le numéro d’été parie sur le prochain ‘Ca‘ d’Andy Muschietti, d’après Stephen King, dont la dernière bande-annonce fout bien la trouille. Tout annonce le bon gros film de terreur de la rentrée, voire plus. Le numéro de juillet-août s’attarde sur le très bon ‘Colossal‘ de Nacho Vigalondo privé de sortie cinéma pour débarquer directement en e-cinéma, pour ensuite aller s’entretenir avec un autre cinéaste espagnol, le fou furieux Alex de la Iglesia, dont le dernier film ‘Pris au piège/El Bar’ doit lui aussi se contenter d’une sortie en vidéo à la demande et en dvd/BR. Suivent un dossier revenant sur la dernière édition cannoise (toutes sélections confondues), les dernières parutions vidéos indispensables chez le Chat qui Fume… et un papier sur le retour de « Twin Peaks » qui ne cesse de dérouter. Un avis très différent de ceux des Cahiers du Cinéma, du coup chacun pourra se faire son propre avis selon sa sensibilité.
Saison estivale, on se lâche et on se fait plaisir quand Mad Movies lance en plus de son numéro double d’été deux hors séries : un spécial « Rocky » (cette couverture file de doux frissons nostalgiques !) et un autre sur la saga « La Planète des Singes« . Tandis que de son côté l’Ecran Fantastique s’apprête à publier un HS spécial Stephen King début septembre.
Paris Match encore et qui enchaîne les numéros spéciaux puisqu’on trouve aussi dans les kiosques un hors série « Génération Top Models« . Numéro consacré aux stars des années ’80/90, les mannequins vedettes qui ont marqué la mode et la pop culture. Des filles d’une vingtaine d’années seulement qui ont su se faire un nom : Cindy Crawford, Claudia Shiffer, Linda Evangelista, Naomi Campbell, Christy Turlington, Stephanie Seymour, Ines de la Fressange, Tatjana Patitz… Puis les générations suivantes avec Estelle Lefébure, Laetitia Casta, Eva Herzigova, Kate Moss et Gisele Bündchen. Et enfin la relève « connectée » avec par exemple Emily Ratajkowski ou Cara Delevingne. Mais toutes ces femmes au physique avantageux ne seraient rien sans des photographes de grand talent, et ce hors série n’oublie pas les magiciens de la lumière (respect !) tels que Herb Rittz, Gilles Bensimon, Richard Avedon, Patrick Demarchelier et Peter Lindberg qui transformaient une jolie fille en déesse par leur art. Des noms qui ne diront peut-être rien aux plus jeunes, mais il suffit de jeter un oeil dans ces pages pour comprendre. Ca change des selfies et ça peut même inspirer les esprits créatifs.
L’été est synonyme de vacances, et pour peu qu’on en ait les moyens, on a forcément envie de nouveaux horizons, d’aventures. Sinon, il reste le cinéma (en salle, en vidéo et ailleurs) pour se changer du quotidien. La revue bimestrielle La Septième Obsession consacre son numéro de juillet-août à cette envie d’ailleurs, de grand air avec en couverture le titre de son thème estival : « filmer un territoire ». Récemment James Gray concrétisait cette envie avec son ‘Lost City of Z’ (photo de couverture) qui partait explorer le continent vert de l’Amazonie loin des écrans verts de la majorité des blockbusters. Pas encore eu le temps de lire ce numéro mais en le feuilletant on trouve de nombreux textes sur cette thématique malheureusement illustrés de photos de petite taille ou écrasées d’un titre cerclé de jaune (envie de grand air, vraiment ?), une mise en page qui donne un vilain sentiment de claustrophobie.
Les amateurs de mangas connaissent forcément la revue Atom, lancée par la rédaction de Mad Movies. Atom vient de sortir son 3e numéro et s’installe tranquillement dans le paysage de la presse culturelle française. Ce titre donne prioritairement la parole aux auteurs et propose de découvrir la riche diversité du genre. Dans le numéro 3 on croise notamment « Cobra » de Buichi Terasawa, les beaux mâles de l’auteur de « Crying Freeman » Ryoichi Ikegami, un hommage à Jiro Taniguchi, l’univers ero-guro de Suehiro Maruo… La mise en page est claire, aérée, avec de superbes illustrations pleine page, bref la lecture est très agréable et l’objet se conserve précieusement.
Puisqu’on parle du 9e art, restons-y un peu avec le hors série de Beaux Arts magazine, un spécial « Art & Sexe » qui cherche comment les hommes et les femmes se réinventent sexuellement au cours de l’histoire de l’art. Bande dessinée, peinture et sculpture sont scrutées à la loupe. L’érotisme, voire la pornographie, tout comme les déviances, ont toujours été présents dans les arts. Le sexe s’invite jusque dans d’innocentes peintures classiques de scènes champêtres où les préliminaires amoureux annoncent un acte torride que la censure guette. Un numéro sulfureux et néanmoins indispensable avant de se rendre dans un musée : une orgie se cache peut-être au détour d’un couloir…
Nouveau titre paru cet été : A&S-Amour & Sexualité mode d’emploi. Thème star des médias, l’amour et la sexualité sont dans toutes les publications de saison. Alors que peut apporter de plus A&S ? Le mieux c’est de le feuilleter rapidement. Belle mise en page, grand format, pratiquement pas de pubs (!) et vendu 5,90€, A&S se propose d’aborder la vie amoureuse et la sexualité en dehors de la pression médiatique habituelle (comment le/la faire jouir à tous les coups, comment avoir un corps de rêve, rester jeune, performant…), « cette surinformation qui, loin de nous rassurer, génère beaucoup d’interrogations et de stress ». La rédaction est composée notamment de Brigitte Lahaie et Anna Polina qui ouvrent le sommaire avec un entretien où ces deux femmes de générations différentes discutent autour de l’importance de l’éducation sexuelle, des rapports hommes/femmes, de la construction d’une identité. Plus loin on trouve une interview de Mathieu Kassovitz, un dossier Fidèle/infidèle, la « position décortiquée » (le missionnaire), un article sur l’éjaculation précoce, une rubrique « fantasme clé en main » (l’infirmière), le sexe et les séries TV… Premier numéro intéressant, à tester donc comme Jade Laroche (photo ci-dessous) :
Puisqu’on y est juste au bord, autant plonger dans le grand bain et finir avec la presse de charme. Le sexe fait vendre parait-il, mais est-ce vrai pour la presse alors que de moins en moins de gens lisent ? En tout cas Lui et Playboy France semblent se chercher (Frédéric Beigbeder a quitté Lui) en ne paraissant qu’une fois tous les trois mois. Pas grand chose à lire, mais parfois de belles photos. Et toujours beaucoup de pubs pour des objets de luxe (combien cette jolie montre suisse ? 20 euros ? hein, 20 000 !!!). Dans le porno, Hot Vidéo avait été repris en main par Tabatha Cash qui proposait avec le magazine des films hards pour couple ou avec un point de vue féminin, mais le titre a été revendu l’an dernier au groupe Jacquie et Michel, soit du x amateur/pro-am. Fini le temps des stars du porno, des gros budgets, de la folie des salons US et des Hot d’Or en France, l’époque est celle de la chair fraîche à consommer vite, des filles sans nom qui apparaissent et disparaissent sans laisser aucun souvenir ému. Ne reste que Marc Dorcel et son univers pornochic (films et lingerie) qui n’évolue pas beaucoup mais qui a le mérite de maintenir un certain standing dans l’industrie (mal en point) du porno. Le groupe Dorcel possède lui aussi sa revue, le Dorcel mag’, qui se décline en hors séries et numéros spéciaux.
Pour finir cette petite sélection de lectures d’été, si on devait y ajouter un petit quelque chose ce serait un fanzine paru il y a quelque temps déjà : Toutes les Couleurs du Bis n°9. Le premier volume d’un spécial Traci Lords, légende du x américain, puis starlette et rapidement actrice dans des séries Z ou B, voire des productions un peu plus riches. Mais ça ce sera pour le numéro 2.
La rentrée s’annonce sous le signe sanglant du clown, même chez Médusa Fanzine dont le numéro 28 est en précommande. En attendant, l’été est toujours là, alors bonnes lectures.
E.G.+NSB+O.L.A.
PS : Pour commander de bons fanzines, il existe plusieurs adresses physiques ou en ligne, comme la petite boutique de Médusa Fanzine qui propose un large choix de publications :
Ca y est la page est tournée, 2016 est partie. Année de merde, tout le monde est d’accord, qui a été noircie par des attentats sanglants partout dans le monde et notamment en France, avec leurs commentaires minables de la part de politiciens (comme cet ancien maire de Nice qui se pressait devant les caméras pour aboyer « c’est pas ma faute, c’est celle du gouvernement » quelques minutes seulement après le carnage du 14 juillet !) et de certains intellectuels/féministes très à gauche qui, par peur du racisme ou par idéologie, préfèrent fermer les yeux devant les intégrismes religieux.
Pour revenir à l’objet de ce blog, 2016 nous aura aussi marqué par la disparition de grands noms de la musique ou du cinéma. Quelques noms parmi beaucoup d’autres : David Bowie, Prince, Carrie Fisher, Andrzej Zulawski, Michael Cimino, Michel Galabru, Bud Spencer… jusqu’à Claude Gensac, extraordinaire épouse à l’écran de Louis de Funès dans de nombreuses comédies où elle rayonnait de charme, d’élégance et de force de caractère.
2016 année noire, mais cependant et fort heureusement année pleine de joyaux précieux. Petite sélection de belles découvertes (ou redécouvertes) sur disques, grands écrans et ailleurs :
CINEMA :
‘the Revenant‘ de Alejandro Gonzalez Inarritu, ‘Saint Amour’ de Benoît Delépine et Gustave Kervern, ‘Mademoiselle‘ de Park Chan-Wook, ‘Raman Raghav 2.0/Psycho Raman’ de Anurag Kashyap, ‘Elle‘ de Paul Verhoeven, ‘Gimme Danger’ de Jim Jarmusch, ‘la Grande Vadrouille‘ de Gérard Oury (1966), ‘Belladonna‘ de Eiichi Yamamoto (1973), ‘l’Eté de Kikujiro‘ de Takeshi Kitano (1999), ‘Aquarius’ de Kleber Mendonça Filho, ‘Poesia sin fin/Poésie sans fin’ de Alejandro Jodorowsky, ‘Voyage à travers le cinéma français’ de Bertrand Tavernier, ‘Sully’ de Clint Eastwood, ‘Premier Contact‘ de Denis Villeneuve.
Meilleure balade en train : ‘Dernier Train pour Busan’
Meilleure balade en mer : ‘Instinct de Survie/the Shallows’
Meilleure copie revue et corrigée : ‘Batman v Superman : l’aube de la justice (ultimate edition)’ en blu ray
Beaux frissons : ‘The Witch’
Séries TV : ‘Game of Thrones’ encore et toujours, et découverte de la mini série de National Geographic ‘Mars‘. Racontant la première installation humaine sur la planète rouge dans les années 2033-2037, ‘Mars’ évolue entre fiction et documentaire (avec interventions de scientifiques des agences spatiales, rappels historiques sur l’aventure spatiale ; et parmi les nombreux intervenants on trouve évidemment Elon Musk, patron de SpaceX et de Tesla Motors), elle est produite notamment par Ron Howard et son associé Brian Grazer, et la musique est composée par Nick Cave et Warren Ellis. Parfait complément au ‘Seul sur Mars’ de Ridley Scott.
MUSIQUE :
David Bowie ‘Blackstar’, Warpaint ‘Heads Up’, Death in Vegas ‘Transmission’, Exploded View ‘Exploded View’, Psychic TV ‘Alienist’, Ennio Morricone ‘The Hateful Eight’, Cult of Luna and Julie Christmas ‘Mariner’, Hans Zimmer and Junkie XL ‘Batman v Superman’, ‘The Nice Guys’ original soundtrack, Kiki Hitomi ‘Karma no kusari’, et… David Bowie‘Blackstar’.
Belles rééditions : Dead Can Dance ‘Into the labyrinth’ LP, ‘Lost Highway’ original soundtrack 2LP (Music on Vinyl), Jerry Goldsmith ‘Gremlins’ 2LP (Mondo).
Pire réédition : Angelo Badalamenti ‘Twin Peaks – saison 1’ LP (Mondo/Death Waltz).
De l’inédit, du vrai : Alain Goraguer ‘Brigitte Lahaie, le disque de culte’ LP.
ET AUSSI… :
2016 aura été marquée par un bel hommage rendu à notre Brigitte Lahaie nationale. Un hommage de fans, pas de ministères ou d’officiels de la culture passés maîtres dans l’autocongratulation. Une Brigitte célébrée par la sortie d’un gros livre consacré à sa carrière cinématographique dans de petits films populaires (une centaine, dans le x puis le bis où elle tourna entre autres pour Jean Rollin et Jess Franco) dont les César ne parleront jamais, ainsi que par l’édition limitée d’un disque vinyle compilant des musiques d’Alain Goraguer composées pour quelques pornos français des années ’70. ‘Brigitte Lahaie, les films de culte‘, de Cédric Grandguillot et Guillaume Le Disez, est un ouvrage de 350 pages, riche de témoignages, photos et illustrations, qui prit naissance grâce à une formidable campagne de financement participatif lancée en 2015 et qui proposait du collector, du vrai, avec les nombreuses contreparties affolantes. Les retardataires distraits peuvent s’adresser aux bonnes librairies (s’il leur reste du stock) ou bien faire un tour sur la boutique en ligne :
Voila, ce petit bilan personnel s’achève. Une nouvelle année commence et déjà de belles choses s’annoncent, notamment chez des éditeurs vidéos français (Le Chat qui Fume, The Ecstasy of Films…) qui ont le courage de s’emparer de la haute définition en adoptant le blu ray.
A tous les visiteurs du blog Darkstar Films, qu’ils soient de ce monde ou d’un autre, une excellente année 2017 ! Avec un peu de musique cela va sans dire :
L’heure est grave. 2017 est en vue et vous n’avez pas encore choisi votre calendrier pour la nouvelle année ? En dehors des petits chats, des pompiers et des rugbymen, il existe pourtant bien des possibilités. Voici LA sélection qui mettra un rayon de soleil dans votre quotidien.
En matière de calendriers sortant du lot, il y a les classiques comme le calendrier MarcDorcel et ses Dorcel girls, ou le Clara Morgane. On peut y ajouter le calendrier du magazine Lui et ses mannequins taillées pour les défilés. Mais le top du top cette année, c’est d’opter pour le collector, le vintage, à savoir le calendrier Brigitte Lahaiequi rend hommage en images à la célèbre actrice-animatrice dont le superbe livre ‘Brigitte Lahaie, les films de culte‘ est dans toutes les librairies (et probablement sous tous les sapins le soir de Noël). Et on a gardé le meilleur pour la fin : le calendrier dédicacé par la belle Jade Laroche ! L’ancienne starlette sous contrat avec la maison Dorcel est aujourd’hui une DJ qui parcourt toute la planète. Elle édite son propre calendrier sexy et ensoleillé. Le mieux c’est de découvrir tout ça en images. Un véritable bonheur pour les yeux :
C’est courant novembre que devrait enfin arriver le livre ‘Brigitte Lahaie, les films de culte‘ chez les souscripteurs et dans les bonnes librairies. On en a déjà parlé sur ce blog. Petit rappel : l’ouvrage retraçant la carrière cinématographique (films pornographiques et cinéma bis) de Brigitte Lahaie a été rendu possible grâce à une campagne de financement participatif sur la plateforme KissKissBankBank. De nombreuses contreparties étaient proposées (ici), notamment un disque vinyle compilant des musiques de films composées par Alain Goraguer (arrangeur de Gainsbourg, compositeur de la BOF de ‘La Planète Sauvage’ pour René Laloux). Vu le succès de cette première campagne, une seconde vient tout juste d’être mise en place (jusqu’au 15 octobre 2016) afin de financer la production d’un beau disque en plus grande quantité, toujours avec des contreparties très chouettes. Ca se passe par ici :
Dans les kiosques et chez les marchands de journaux, on peut retrouver Brigitte Lahaie en interview dans les pages de la revue La Septième Obsession, où Brigitte ne mâche pas ses mots en livrant un regard critique sur sa carrière et sur ce qu’est devenu le cinéma porno. Extrait : « La sexualité sert à faire grandir une civilisation. Malheureusement, elle est encore taboue. Les religions s’en servaient pour museler les populations. Ou alors, on l’a fait passer comme le football, pour des jeux du cirque. »
Gérard Kikoïne est l’un des réalisateurs qui participèrent à l’âge d’or du X français (années 1970-80). Des films pornographiques tournés sur pellicule et diffusés alors dans les salles de cinéma, à Paris et dans toute la France. Pas des chefs d’oeuvre (pour ça, on se tournera plutôt vers le X américain de la même période), mais d’honnêtes divertissements pour adultes avec un scénario, des comédiens capables de jouer un minimum la comédie et avec toute une équipe technique. Bref, il s’agit de cinéma.
Le ‘Kikobook‘ est un projet qui a vu le jour il y a un an sur le site de financement participatif Ulule. Et en février dernier, c’est un beau livre de 368 pages qui atterrissait chez tous les heureux contributeurs (parole de « Ninja bondissant » !). Le Kikobook est le témoignage d’un homme d’images sur son métier et sur une époque. Gérard Kikoïne évoque son parcours personnel depuis ses débuts en tant que monteur son, puis monteur image, et ses débuts à la réalisation. Des rencontres, une expérience qui se fait sur le tas et une envie de faire du cinéma, de travailler l’image, la lumière, le son dans le cadre de films pornos aux budgets limités mais faits avec amour et dans une bonne humeur qui se devine en regardant ses films aujourd’hui.
Extrait : « Comme le cul était un genre nouveau, encore balbutiant, tout était permis, y compris vouloir raconter des histoires d’amour et faire des films d’Amour. Je parle de « films d’Amour », parce qu’ils étaient faits avec amour, avec des gens que j’aimais et avec qui je partageais le même amour du cinéma. »
De cette époque il nous reste des noms : Brigitte Lahaie, Marilyn Jess, Alban Ceray, Cathy Stewart, Olinka, Richard Allan… Soit toute une histoire occultée des ouvrages traitant de l’Histoire Officielle du cinéma français (qui a pourtant bien profité des succès salles de ce cinéma-là). On trouve donc des textes dans le Kikobook, mais ce livre est surtout une somme incroyable d’archives à base de photos de tournages et de photogrammes de films. Images parfois explicites (on parle bien de films de cul), ambiances de tournages dans des intérieurs ou en extérieur, réglages du cadre et de la lumière.
Images en couleurs ou noir et blanc d’où émerge un petit soleil radieux : l’inoubliable Marilyn Jess qui, tout comme Brigitte Lahaie très prochainement, mériterait elle aussi un livre.
Le ‘Kikobook‘ est disponible chez les Editions de l’Oeil (livres cinéma) :
On trouve un entretien copieux avec Gérard Kikoïne dans Médusa fanzine n°26, à propos de ses « films d’amour » et ses films bis tournés aux USA. Sur internet, on peut retrouver Gérard Kikoïne en podcast chez Culture Prohibée (saison 7-épisode 28) et Radio Médusa :
Et pour finir, France Culture/Sur les Docks a consacré, début avril, un documentaire radiophonique sur « l’âge d’or du cinéma pornographique ». On peut y entendre les témoignages de Gérard Kikoïne, Michel Barny, Richard Allan, Marilyn Jess, Alban Ceray, Jean-François Rauger de la Cinémathèque Française, la cinéaste Catherine Breillat, le producteur Francis Mischkind et d’autres. A télécharger gratuitement sur iTunes ou à écouter sur le blog de Darkness Fanzine :
Belle, intelligente, indépendante, élégante, bandante, sympathique, drôle. Brigitte Lahaie c’est un nom, un visage, un corps, et quel corps ! Celui de l’icône de l’âge d’or du porno français (1970-80), puis vedette de bon nombre de productions bis (Jean Rollin, Jess Franco…), écrivain et enfin animatrice populaire (télé et radio) qui n’a jamais renié son passé tout en réussissant sa reconversion médiatique, va prochainement être célébrée dans un livre retraçant sa carrière cinématographique.
‘Brigitte Lahaie, les films de culte‘ est lancé en financement participatif (ou crowdfunding), pour une sortie prévue au printemps prochain. Projet excitant, abondamment illustré, avec plusieurs interviews (Brigitte, Gérard Kikoïne, Richard Allan, Alban Ceray…) et de nombreuses contreparties, c’est le moment de sortir son porte-monnaie : 1 euro, 2 euros, 2,50€, 2,54… On va bien finir par y arriver. Ca se passe par ici :
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